Il y a quelques mois, l’Emerging Business Factory (EBF) lançait Data Sidi Ghanem, un projet traduit par la création d’une cartographie détaillée du quartier industriel visant à – entre autres – recenser l’intégralité des entreprises de la zone.
Data Sidi Ghanem, c’est un projet solidaire que Taoufik Aboudia, co-fondateur de l’EBF, avait à cœur. Plaçant la data au centre de toutes les stratégies, c’est une étude détaillée de l’éco-système du quartier qui a fini de convaincre Taoufik et son équipe de l’importance de réaliser cette cartographie.
Sidi Ghanem, c’est 457 entreprises mêlant 5 secteurs d’activité différents ; commerce, industrie, transport, service et artisanat.
Sidi Ghanem, c’est aussi un quartier où, parmi toutes ces entreprises, la grande majorité ne dispose d’aucune visibilité, et notamment sur le web. Et pourtant, optimiser sa présence digitale est aujourd’hui un facteur essentiel au développement économique d’une entreprise, et plus largement d’une ville, d’une région, d’un pays.
L’objectif, c’est donc que les entreprises du quartier industriel puissent enfin être placées sous les projecteurs et qu’un état des lieux de leurs situations respectives soit réalisé et que des solutions adaptées leurs soient proposées.
Plusieurs mois de travail minutieux et le soutien de partenaires emblématiques – la Near East Foundation, le Centre Régional d’Investissement Marrakech Safi, la Confédération générale des entreprises de la Région Marrakech- Safi et l’Association des Entrepreneurs de Sidi Ghanem – ont permis de faire du projet Data Sidi Ghanem une réalité.
Si l’on simplifie son rôle, la data regroupe la totalité des informations clés concernant chacun des acteurs économiques de Sidi Ghanem. Ces informations sont le fruit de contacts, de déplacements et d’entrevues réalisés personnellement par les équipes d’EBF et de données confiées par le Centre Régional d’Investissement de Marrakech-Safi, partenaire du projet.
On retrouve ainsi dans la data collectée – dont le contenu sera régulièrement mis à jour et pour ne citer que quelques exemples – des données relatives au secteur d’activité, au chiffre d’affaires, à la présence ou non des entreprises sur les réseaux sociaux, à la disponibilité d’un site web dédié, à un numéro de téléphone accessible…
La collecte de cette data, en réalité, ne se limite pas à un simple recueil d’informations factuelles. Elle cherche à répondre à une problématique d’actualité : comment contribuer au développement du quartier de Sidi Ghanem et lui assurer un rayonnement à plus grande échelle ?
Ce projet, qui pour l’instant ne fait l’objet que de la seule étude du quartier de Sidi Ghanem, pourrait aller beaucoup plus loin ; et si l’on étendait cette idée à d’autres quartiers ou villes de la région ?
Une fois la data des quelques 457 entreprises du quartier industriel collectée, cette dernière s’est vue prendre la forme d’une cartographie précise et interactive, accessible en ligne. Pour compléter cette map, le projet s’est accompagné d’une modélisation 3D du quartier. Une première au Maroc, réalisée avec l’autorisation du Ministère de l’Intérieur – véritable soutien au projet – avec des plans conçus à l’aide de drones offrant une vue inédite sur ce quartier au fort potentiel de développement économique de la ville ocre.
L’avantage de cette cartographie ? Puisqu’une image vaut mille mots, en plus de rendre le quartier beaucoup plus accessible visuellement, elle se dessine comme une véritable vitrine pour les futurs investisseurs.
Schématisons ce raisonnement ; un investisseur (ou un porteur de projet) a besoin, pour se projeter, d’avoir un maximum de données sur le lieu où il souhaite placer son argent. Avec cette cartographie intuitive mais aussi grâce à la modélisation 3D, il sait en quelques secondes où il pourrait s’implanter, où se trouveraient ses fournisseurs, à quelles entreprises il pourrait faire appel pour un service précis…
Cette dynamique pourrait de ce fait contribuer à l’autonomisation de certains secteurs en favorisant des investissements pertinents et en leur donnant toutes les informations dont ils ne disposaient pas avant.
Outre le fait de simplifier l’accès aux données pour les porteurs de projets, la réalisation de cette cartographie répond à d’autres enjeux ; elle permet de contribuer à la recherche de solutions concernant l’urbanisme, avec l’agencement des rues, ou encore la mobilité, avec par exemple une visibilité plus précise de l’accès aux transports en commun.
S’immerger dans la réalité virtuelle, une alternative idéale pour répondre aux problématiques actuelles et envisager des solutions efficaces.
Comme le World Economic Forum le souligne fréquemment, l’attractivité d’un lieu ou d’une région se définit désormais au niveau digital. Ne pas être présent sur le web, au sens large, c’est fermer la porte à de nombreuses opportunités et in fine, minimiser sa croissance et son potentiel.
Le projet Data Sidi Ghanem devrait donc insuffler une dynamique positive sur l’économie du quartier puisqu’il permettra de proposer des solutions de développement aux entreprises qui, parfois, n’ont à leur disposition ni les équipes, ni le temps ou le matériel nécessaires pour maximiser leur activité.
Création de sites web, visibilité au travers des réseaux sociaux… nombreuses sont les prestations qui pourront leur être apportées en ce sens grâce à la mise en relation entre les entreprises et les prestataires de ces services.
Grâce à l’union des efforts de l’Emerging Business Factory et de ses partenaires, Data Sidi Ghanem marque un pas de plus vers le développement économique de Marrakech et accentue une volonté d’inscrire la région comme le lieu idéal pour les porteurs de projets – qu’ils soient locaux, nationaux ou internationaux.
Ce projet ambitieux n’est que le début d’une aventure exceptionnelle.